C’est le 6 janvier 1903, jour de l’Epiphanie, que quatorze amoureux de la musique portent sur les fonds baptismaux une société de chant.
En l’honneur du patron de la paroisse, Saint-Etienne, elle se nommera Stephania. Chaque année, le 26 décembre sera consacré à Saint-Etienne et à la Stéphania.
Un comité de 3 membres : M. Maurice Delasoie, M. Joseph-Léon Voutaz et M. Jean Vernay, chapeauté par le révérend curé Etienne Coquoz, élaborent les premiers statuts de la société.
Afin de mieux marquer son unité, la société se dote d’une première bannière sur laquelle seront brodés les fondements religieux et patriotiques de la Stéphania. Rassemblés sous l’étendard, les stéphaniens défilent fièrement le 26 décembre 1906 à l’occasion de la St-Etienne. Ce premier défilé au travers des rues du bourg sembranchard allait marquer le début d’une tradition de plus de 100 ans que la Stéphania a toujours eu à cœur de respecter et de porter haut en souvenir des anciens.
Le 26 décembre, date phare dans l’histoire de la Stéphania, voit aussi naître la traditionnelle assemblée annuelle qui suit l’office divin. Puis, afin de calmer les appétits aiguisés, tout le monde se retrouve autour d’un banquet bien fourni qui n’est avare ni en nourriture ni en chants. Chacun y allant de son couplet, du curé au président de la société. En 1909, la société de chant enfante une section qui défila pour la première fois lors de la Saint-Etienne avec insignes musicaux et un drapeau orné de la devise « Pro Deo et Patria »
Les graves événements qui secouent l’Europe mettent en veilleuse les activités de la société, mais les répétitions se poursuivent et Saint-Etienne reste honoré comme il se doit.
« La voix menaçante du canon a tonné à nos frontières, la patrie en danger a fait appel à ses enfants. Obéissant à la voix mystérieuse du patriotisme, les Stéphaniens, soldats du devoir, ont répondu à ce suprême appel, et, aujourd’hui, 26 décembre, ils sont à leur poste d’honneur, ils gardent la frontière…»
A l’assemblée annuelle de 1921, on décide de scinder en deux la fête du 26 décembre : ce jour verra la messe et la partie administrative se dérouler comme par le passé. Le 6 janvier (anniversaire de la fondation), se jouera le concert en salle. La Stéphania participe pour la première fois à la Fête cantonale des musiques se déroulant à Martigny. La prestation présentée permettra de remporter une première couronne de chêne.
En 1923, pour la première fois, le comité organise un loto pour renflouer les comptes de la Stéphania. Au cours de son assemblée annuelle, les membres de la société décident d’accepter les dames et demoiselles comme membres honoraires de la Stéphania.
En 1925, au cours de l’assemblée annuelle, d’après discussions partagent l’assistance quant à la date à partir de laquelle il faut compter les années de service au sein de la Stéphania. Certains penchent pour la date de fondation, d’autres pour la date de la première prise d’instruments.
Le comité tranchera en conservant la date de 1903. La décision est prise que dès 20 ans de sociétariat, les membres stéphaniens seront exemptés des répétitions et des cotisations mais resteront responsables des dettes.
Le 5 mai 1929, la Stéphania organise son premier Festival des fanfares conservatrices du centre. En ces années, les chorales font encore partie de l’association. Elles sont très fréquemment à la base de beaucoup de nos fanfare actuelles.
La guerre ralentit la vie de la société. Cependant, chaque membre a le soin de maintenir la cohésion et l’esprit de la société.
La tradition chorale de la société se perpétue au long des décennies. Pendant de longues journées de mobilisation, Alexis Emonet et quelques amis de sa section d’école de recrues (1943) ont composé un pot-pourri de chansons en vogue de leur jeunesse. Depuis toujours, ce chant se transmet de génération en génération de stéphaniens par tradition orale exclusivement.
Pour la deuxième fois, l’organisation du festival des fanfares conservatrices et chrétiennes du centre échoit à la Stéphania. C’est donc le 18 mai que les stéphaniens accueillent leurs amis musiciens pour ce 37ème festival.
En 1953, la Stéphania fête son cinquantenaire. Cependant vu la proximité du grand festival, les festivités se dérouleront l’année suivante.
En 1954, la société organise les fêtes officielles du cinquantenaire le 6 juin. Les sociétés de Bovernier, Bagnes,Vollèges, Liddes, Orsières et Fully nous font l’honneur de leur présence aux côtés des hommes politiques de la région.
En 1956, la société décide de la création d’une installation frigorifique publique dans les sous-sol de son bâtiment.
En 1959, la décision est prise de construire le café-restaurant des Dranses à l’emplacement du local de répétitions. Les stéphaniens construiront un café-restaurant qui abritera une salle de répétitions également digne de recevoir diverses assemblées. En séance extraordinaire le 13 février 1960 le projet est adopté et le comité de construction nommé. Pendant plus de 40ans, ce bâtiment restera le creuset de toutes les décisions de la société.
En 1960, la Stéphania se voit confier l’organisation de la 5e amicale des Dranses.
En 1963, s’étant mise sous toit et au chaud, la fanfare pensa enfin à se parer de nouveaux costumes.
Et c’est avec beaucoup de fierté que la Stéphania peut parader dans son seyant habit vert au travers des ruelles du village.
En 1965, comme le veut le tournus établi, la 10e amicale des Dranses retrouve les pavés accueillants de notre bourg.
En 1969, une année après les remous qui ont secoués mai 1968, le stéphaniens inébranlables font honneur à la 14e amicale des Dranses.
En 1972, après vingt ans d’absence, le voici de retour ce festival tant attendu. Pour sa 57e édition le festival des fanfares démocrates chrétiennes du centre établit son camp dans le chef-lieu de notre beau district. Tous les sembranchards se retrouvent fidèles à leurs postes pour que la fête soit belle.
En 1975, une fois de plus l’amicale des Dranses fait halte dans le fief des « trabetzets » (20e édition).
En 1978, trois quarts de siècle : ça se fête ! Afin de marquer d’une façon tangible cet anniversaire, la Stéphania se pare d’un magnifique costume aux couleurs de notre bourgeoisie (bleu, gris, jaune). Et, pour bien faire les choses, une nouvelle bannière accompagne de sa marraine (Madame Domique Varone-Delasoie) et de son parrain (Monsieur Gaspard Voutaz) est présentées sur les fonds baptismaux.
En 1981, précurseur de l’Europe unie, la Stéphania sort de ses frontières cantonales d’abord par sa participation au giron des fanfares de la Veveyse ; puis franchit ses frontières nationales par une excursion agrémentée de défilés et concerts à Karlsruhe en Allemagne.
En 1985, Retour à des contrées plus familières par la participation à la fête cantonale des musiques et par l’organisation de la 30e amicale des Dranses.
En 1990, ressemblant à s’y méprendre à son aînée de cinq ans, cette nouvelle année voit également la participation à la fête cantonale des musiques de Martigny ainsi que l’organisation de l’amicale des Dranses.
Signe des temps ou érosion des traditions ?
Pour la première fois depuis 1903 l’appel des membres lors de l’assemblée annuelle ne se fait pas par lecture du registre des membres. Une inscription individuelle à cet effet remplacera dorénavant le traditionnel appel.
En 1993, afin de permettre à la jeunesse de parfaire ses connaissances musicales, la Stéphania met sur pied son école de musique ainsi que son premier camp musical. Société nonagénaire en cette dernière décennie du siècle, la Stéphania a l’immense plaisir d’accueillir ses consoeurs pour fêter comme il se doit la 78e édition de ce grand festival.
En 1996, les fêtes se succèdent et la société vole de succès en succès avec l’organisation de l’amicale des Dranses.
En 1998, l’école de musique fête ses 5 ans et ses pensionnaires entendent démontrer la qualité des cours dispensés. A cet effet, ils se mesurent aux meilleurs espoirs valaisans lors du championnat cantonal de Fully. Les bons résultats obtenus confortent les responsables de l’école et les exhortent à poursuivre dans la voie esquissée.
En 1999, le comité de la fanfare est chargé par l’assemblée d’étudier la possibilité d’acquérir un nouveau local de répétitions. Le restaurant des Dranses devra trouver acquéreur.
En 2000, l’année qui précède le changement de millénaire, la Stéphania décide de marquer le passage en confiant la baguette à une jeune femme. L’événement est suffisamment d’importance puisqu’il s’agit d’une grande première au sein de la fédération des fanfares démocrates chrétiennes du centre.
En 2001, les costumes, datant de 1978, ont fait leur temps et la Stéphania se pare de neuf pour bien débuter ce nouveau siècle. Comme à son habitude, faisant bien les choses, les Stéphaniens font coïncider l’inauguration des costumes avec l’Amicale des Dranse.
En 2002, après moults rebondissements, le « feuilleton vente du restaurant des Dranses » trouve son épilogue. La transaction est réalisée. Dans le même temps, le comité de la fanfare fait l’acquisition d’un terrain sur lequel devrait bientôt s’ériger le nouveau local de répétitions.
En 2003, la dame atteint son centenaire et toujours alerte et fidèle, elle invite toutes ses congénères à venir festoyer lors de la grande manifestation des 30-31 mai et 1 juin. Pour que la fête soit encore plus belle, un nouveau drapeau sera inauguré par la même occasion, marquant symboliquement le désir d’entreprendre avec foi et ténacité un nouveau siècle de musique.
Maurice Delasoie
Joseph-Léon Voutaz
Ernest Paccolat
Antoine Paccolat
Luc Delasoie
Antoine Vernay
André Delasoie
Luc Delasoie
Luc Voutaz
Ferdinand Vernay
Léonce Emonet
Luc Delasoie
Léon Voutaz
Ferdinand Vernay
Marcel Masson
Alexis Emonet
Bernard Métroz
Michel Roserens
Bernard Delasoie
Jérôme Emonet
Jacques Paccolat
Luc Marclay
Daniel Emonet
Martin Terrettaz
Patrick Emonet
Patrice Frossard
Martin Terrettaz
Thierry Voutaz
Léon Voutaz
Maurice Coquoz
Maurice Marshall
Marcel Rudaz
Maurice Esté
Maurice Rouiller
Luc Delasoie
Alexis Emonet
Maurice Glassey
Gratien Pittier
Jean-Charles Dorsaz
Robert Sauthier
Jean-Marc Gabioud
Raymond Rosset
Pascal Emonet
Roland Moret
Hervé Darbellay
David Bender
Anne-Christine Ramuz
François Roh
Glenn Van Looy